Par Maxime Caperan
Voilà maintenant deux ans que j’attendais avec impatience le nouveau Paul Haggis. Ce grand scénariste m’avait profondément ému avec son Collision. C’est donc en solitaire, car selon moi il faut être seul pour affronter ce genre de film, que je me suis rendu au cinéma.
Haggis est un formidable modeleur d’histoire. Il parvient à insérer une totale vraisemblance dans une construction pourtant complexe. Je dois cependant reconnaître que malgré le fait que ce film m’ait transporté, un sentiment indéfinissable m’a gêné durant tout le long. In the Valley of Elah traite essentiellement du thème de la désillusion : désillusion d’un homme vis-à-vis de son fils, de son pays, de ses idéaux…
Tout ce qui caractérisait sa vie s’écroule peu à peu. Les yeux fermés, cet homme était fidèle et confiant à l’égard de l’Amérique. La mort de son fils constitue ici une sorte de réveil brutal, une prise de conscience douloureuse. Une question s’empare peu à peu de son esprit : "Comment ce pays a t’il pu faire de mon fils un monstre ?" Face à cet univers où l’alcool, la violence et le sexe sont omniprésents, il finit par ne plus pouvoir maîtriser son désir de vengeance. Il s’acharne sur un innocent alors qu’il est dans l’incapacité totale d’effectuer le moindre geste devant le coupable. Le non-sens absolu de cette histoire le dépasse et le conduit à une vérité amère. La culpabilité le ronge. Il ne peut se pardonner d’avoir entraîner son fils dans un conflit qui l’a détruit. Un symbole anéantit peu à peu l’humanité. Le patriotisme a assassiné son fils et ne l’a conduit qu’à des erreurs impardonnables. Le drapeau, symbole illusoire d’une toute puissance, change de sens. L’homme, interprété de façon magistrale par Tommy Lee Jones tout en nuances, vient de réaliser que son pays va mal.
Haggis se glisse à merveille dans le mouvement critique actuel. Il signe un film engagé et délibérément contre la politique de Bush en Irak. La vallée d’Elah est le lieu où David à affronté Goliath mais également l’endroit où un jeune soldat américain persuadé de sa puissance se fait anéantir psychologiquement par la mort d’un enfant irakien. David, quelle que soit la période de l’histoire, continuera à vaincre Goliath. Au final, ce qui m’a gêné de ce film c’est l’image de la réalité. Je tiens encore à vivre dans l’illusion.
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5 commentaires:
à signaler au modérateur: un "er" s'est glissé dans le texte en lieu et place d'un "é", vers le milieu du texte. Vade retro...
"entraîner son fils"
pourquoi tiens-tu à vivre dans l'illusion ?
c'est bizarre comme idée, ça...
Bonjour Je trouve ton blog génial
j'aimerait vraiment avoir ton talent bravo ton blog déchir grave pourrait tu me donné des petit conseil pour savoir un peut déssiné?
en espérant avoir une réponse de ta par
je te dit a bientot j'espere?
Voici Mon EMAIL Msn
michael.conan@hotmail.fr
Merci pour le compliment, mais il n'y a pas de dessins sur ce blog, qui est d'ailleurs temporairement hors-service.
Felix
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