Par Felix
Dans le cadre du festival du cinéma québécois qui s’est tenu au cinéma des cinéastes (place de Clichy), j’ai pu voir (il y a quelques temps maintenant…) la deuxième réalisation de Francis Leclerc, réalisateur, scénariste et monteur, montréalais et fils du chanteur Félix Leclerc. En apprenant hier qu'il sortira son film suivant, « un été sans point ni coup sur », dans les mois qui viennent, j’ai éprouvé le désir de revoir "mémoires affectives", mais il semble difficile de trouver le dvd en France.
J’en profite donc pour ressortir les quelques mots que j’avais écris à son sujet après la séance, pour lancer l’activité du blog, et partager mon admiration pour ce film, en appelant chacun à essayer de le voir (et par la même occasion, à me dire comment il a fait).
Alexandre (joué par Roy Dupuis, sorte de synthèse de Gérard Philippe et de Colin Farell, dont même l’accent typique de nos cousins outre atlantique ne doit pas faire pas oublier qu’il est un très bon acteur) sort du coma alors que ses chances d’en réchapper étaient très faibles. Ayant tout oublié, il reconstruit son passé grâce aux souvenirs de ses proches, ainsi qu’en se rendant sur les lieux qui lui ont été familiers. Mais la mémoire qu’il récupère n’est en fait que la somme des points de vue des personnes qui l’ont connu. Les autres personnages semblent tourner autour de lui ; sa femme et sa fille, et globalement tous ceux qui le connaissaient avant son accident, semblent avoir un comportement étrange, au contraire des personnes rencontrées après, qui ont une relation beaucoup moins ambiguë avec lui. C’est grâce à certaines de ces situations que des souvenirs resurgissent en lui, que des images lui reviennent. Film «psychologique » donc, mais qui, grâce à un second degré habile, sait parfois aussi être comique. Roy Dupuis est très convaincant dans le rôle de l’amnésique Alexandre, torturé par le doute et l’incompréhension. On est subjugué par chaque plan, et en particulier par la beauté froide des paysages traversés par les protagonistes. Quant au scénario, s’il laisse certains mystères inexpliqués, enchevêtre habilement de nombreux éléments sans nuire à la clarté de l’ensemble.
Mémoires affectives, second long-métrage de Francis Leclerc, traite le sujet vu et revu de la quête de la mémoire perdue, mais séduit et marque durablement grâce à une beauté plastique impressionnante, un scénario efficace, terrible et stupéfiant.
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